A l’heure actuelle le cancer de la prostate est devenu extrêmement fréquent et à juste titre fait peur car non seulement il peut tuer (rarement) mais en plus l’opération conduit à l’impuissance (presque toujours).
Donc, contrairement à la majorité des interventions chirurgicale qui règlent le problème pour lequel elles ont lieu, l’opération d’un cancer de la prostate entraîne presque inévitablement un effet secondaire redoutable qui est l’impuissance.
Cancer de la prostate : chirurgie classique
La chirurgie classique permet d’enlever la prostate entière en ouvrant l’abdomen pour atteindre la prostate.
L’inconvénient majeur de ce type de chirurgie est la plupart du temps la survenue d’une impuissance. Et si par chance l’érection reste possible il n’y a plus d’éjaculation externe.
Même si les fameuses « bandelettes », où se trouvent les nerfs érecteurs, sont préservées, quand c’est possible, les problèmes d’impuissance surviennent le plus souvent.
Cancer de la prostate : photothérapie dynamique
Dans le cas d’un cancer localisé de la prostate, le principe de cette méthode nouvelle est d’injecter un produit photosensibilisant appelé padeliporfin, puis d’envoyer une lumière laser par fibres optiques insérée par voie périnéale, sous anesthésie générale, dans le lobe où se situe le cancer et tout cela sous repérage et guidage échographique.
L’intérêt de cette méthode c’est de conserver à la fois une éjaculation normale et une fonction érectile normale.
Cancer de la prostate : radiothérapie
Cette méthode consiste à envoyer, à partir d’un appareil externe, des rayonnements radioactifs dans la tumeur prostatique.
Cancer de la prostate : curiethérapie
Dans le cas d’un cancer localisé de la prostate, le principe de cette méthode déjà ancienne est d’insérer dans la tumeur prostatique une source radioactive.
Cette source radioactive produit un rayonnement qui détruit les cellules cancéreuses. Ce rayonnement ne se propageant que sur une faible distance les cellules saines voisines ne sont pas touchées.
La source radioactive est soit de l’iode 125, sous forme de grains laissés définitivement dans la prostate, soit de l’iridium 192, sous forme d’implant temporaire.
L’intérêt de cette méthode est que les effets secondaires, tels que l’impuissance et l’incontinence urinaire, sont rares et le plus souvent transitoires.
Cancer de la prostate : cryothérapie
Dans le cas d’un cancer localisé de la prostate, le principe de cette méthode est d’insérer dans la tumeur prostatique une sonde réfrigérante pour congeler les cellules cancéreuses.
Cette méthode ne donne guère moins d’effets secondaires que les méthodes classiques, impuissance et incontinence urinaire semblent courants.
Cette méthode est en cours d’évaluation pour vérifier son intérêt.
Cancer de la prostate : ultrasons focalisés
Dans le cas d’un cancer localisé de la prostate, le principe de cette méthode est d’envoyer dans la tumeur prostatique des ultrasons focalisés à haute intensité pour chauffer et donc détruire les cellules cancéreuses.
Elle se fait par repérage et guidage IRM de la tumeur, ce qui donne une image en relief.
L’intérêt de cette méthode est que les effets secondaires sont 10 fois moins nombreux qu’avec une méthode classique.
A signaler que l’appareil conçu pour cette méthode a été inventé dans la région lyonnaise et expérimenté à l’Hôpital Edouard Herriot de Lyon.
Cancer de la prostate : laser ?
La méthode par laser de vaporisation à haute énergie est utilisée actuellement pour le traitement des adénomes prostatiques, c’est-à-dire des tumeurs bénignes de la prostate, pour en diminuer le volume.
Pour l’instant pas d’indication dans les cancers de la prostate.
Cancer de la prostate : embolisation ?
La méthode par embolisation est utilisée actuellement pour le traitement des adénomes prostatiques, c’est-à-dire des tumeurs bénignes de la prostate, pour en diminuer le volume.
Elle consiste à boucher les artères qui irriguent la prostate, provoquant ainsi une diminution importante du volume de la prostate, ce qui est le but recherché.
Pour l’instant pas d’indication dans les cancers de la prostate.
Cancer de la prostate : que faire pour éviter l'impuissance ?
L’érection a deux composantes : une phase vasculaire, et une phase musculaire et les traitements proposés pour pallier ce problème d’impuissance n’agissent que sur la composante vasculaire.
Ce sont des comprimés (Viagra®, Cialis®, Lévitra®, Spedra®) souvent inefficaces après ce type d’intervention.
Et il y a des injections intra-péniennes d’un produit appelé alprostadil (ou Edex®) à faire à domicile avant chaque rapport sexuel et qui permettent une bonne érection et donc un rapport complet mais qui n’agit que sur la composante vasculaire de l’érection.
Mais pour surmonter ce grave problème d’impuissance et éviter dans la mesure du possible les injections à domicile il faut impérativement envisager une rééducation des muscles du périnée avant et après l’intervention.
Une méthode originale associe rééducation des muscles du périnée et injection d’alprostadil dont le nom commercial est Edex®.
Cette nouvelle méthode, mise au point à Lyon par le Centre d’Etudes des Dysfonctions Sexuelles Lavoisier, a permis à des patients opérés d’un cancer de la prostate et particulièrement déprimés par leur impuissance consécutive à cette intervention de retrouver une vie sexuelle épanouie et naturelle, car il y a une action durable contrairement à l’Edex® seul qui n’a qu’une efficacité ponctuelle.
En conclusion il faut dire que si le corps médical est bien conscient de l’importance de cette rééducation, avant et après opération d’un cancer de la prostate, en pratique elle est rarement préconisée et encore moins souvent effectuée, malgré sa grande importance.
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