Cet article fait un tour d’horizon des nouveaux traitements contre l’impuissance. Il présente également les bénéfices de la méthode IC-Force mise au point à Lyon.
Un nouveau médicament de la famille du Viagra®
Une nouvelle médication de la même famille que le Viagra® famille des IPDE5 a été commercialisée en France en avril 2014, sous le nom de Spedra®. La molécule active en est l’avanafil.
C’est donc la 4e médication de cette famille maintenant disponible pour traiter les problèmes d’érection.
Spedra® montre après 3 ans de recul beaucoup moins d’effets secondaires que ses concurrents de la même famille, avec une durée d’efficacité intermédiaire entre celle du Viagra® et du Lévitra® d’une part (environ 8h en moyenne) et celle du Cialis® d’autre part (24h et souvent plus).
Son prix aussi est intermédiaire entre celui du Cialis® qui est cher et celui du Viagra® vendu sous le nom générique de sidénafil qui est très abordable.
Une pommade pour les impuissants
Une nouvelle médication, vendue sous le nom de Vitaros®, après des années d’annonce, a été commercialisée début juin 2015.
Elle se présente sous forme de petites canules en forme de petites seringues, 4 unités par boite, chaque canule contenant la dose efficace de produit appelé alprostadil nécessaire pour un rapport sexuel.
La crème contenue dans la canule doit être introduite dans le canal urinaire situé à l’extrémité du gland. Une fois dans ce canal appelé l’urètre elle pénètre dans les corps spongieux qui entourent celle-ci, puis dans les corps caverneux situés au-dessus.
Il faut savoir que le gonflement du pénis pendant l’érection est surtout dû au gonflement des corps caverneux qui ne sont donc pas directement en contact avec cette pommade.
Un produit similaire existe depuis une quinzaine d’année, Muse®, mais le Vitaros® aurait en plus dans sa composition un produit qui faciliterait la pénétration du produit actif.
Néanmoins le taux de succès de cette pommade ne semble pas dépasser les 50% dans les essais cliniques, et en pratique se situe aux alentours de 20%, donc cette crème conduit à beaucoup de déceptions, par contre pour certains patients elle s’avère très utile et très efficace.
Des ondes de chocs pour les impuissants
Une nouvelle méthode, expérimentée d’abord en Israël et ayant fait l’objet d’une publication dans un grand journal de sexologie en 2012, est basée sur un type d’ultrasons appelés ondes de choc extracorporelles à faible intensité.
Les premiers résultats obtenus laissaient penser que cette méthode pourrait permettre aux impuissants de retrouver des érections sans aide médicamenteuse. Pour vérifier ces premiers résultats encourageants il a été mis en place une vaste étude en France, dans quatre hôpitaux dont Lyon Sud. Elle s’est déroulée fin 2015 et durant l’année 2016.
Les résultats n’ont pas encore été publiés mais il semble qu’ils soient très modestes, pour ne pas dire décevants, probablement parce que cette technique qui ne peut améliorer que la composante artérielle de l’érection (ce que font déjà les IPDE5) n’agit pas sur la composante musculaire laquelle est grosso modo 5 fois plus importante en terme de pression donc de rigidité que la composante musculaire.
Cette étude ne semble pas tenir compte de cette réalité physiologique en termes d’évaluation de son efficacité.
Des cellules souches pour les impuissants
Une étude, portant sur une douzaine de patients devenus impuissants à la suite de l’ablation de la prostate pour cause de cancer, s’est déroulée à l’hôpital Henri Mondor à Créteil durant l’année 2015, sous la direction de l’Inserm.
Il s’agissait de prélever des cellules souches dans la moelle osseuse du patient et de les greffer dans les corps caverneux de son pénis.
Six mois après la greffe la fonction érectile des patients était nettement améliorée, résultats maintenus un an après la greffe.
Pour confirmer ces premiers bons résultats il faut maintenant refaire ce type d’étude à grande échelle avant de pouvoir la généraliser, et bien sur de pratiquer des mesures plus fines permettant de déterminer quelle composante s’est améliorée. On s’attend a ce quelle ne modifie pas la composante musculaire, ni la composante artérielle, qui sont toutes les deux essentiellement a l’extérieur du corps caverneux, par contre on s’attend a ce que la compliance du corps caverneux puisse être améliorée laquelle agira sur la fuite caverneuse.
Tout ceci devra être précisément mesuré et évalué dans le temps avant de conclure à une quelconque efficacité de la méthode.
Une méthode innovante : IC-Force
Il existe une méthode innovante, expérimentée à Lyon depuis de nombreuses années, dans le Centre d’Etudes des Dysfonctions Sexuelles. La base de données ainsi constituée a fait l’objet d’analyses statistiques qui ont montré toute l’importance de cette méthode.
L’érection est due à une augmentation de la pression dans le pénis. Si cette pression est de l’ordre de 100mm de mercure on a une érection permettant juste de pénétrer. Avec une pression de 500mm de mercure l’érection est bien rigide.
Une nouvelle méthode appelée IC-Force augmente la pression en moyenne de 200 mm de mercure et de façon durable, ce qui n’est pas le cas des médicaments qui n’ont qu’une action temporaire.
Elle est basée sur le travail de certains muscles du périnée, qui s’appellent les ischiocaverneux, abrégés en IC, indispensables à la rigidité du pénis. Cette rééducation qui renforce ces muscles améliore considérablement la rigidité du pénis et permet de se passer de médicaments.
Les résultats viennent d’être publiés dans la meilleure revue américaine de physiothérapie : the PhysioTherapy Journal (PTJ)